13 décembre 2025
ELECTRONIC BELL ORCHESTRA est lauréat du CR! 2025 et entre donc dans la programmation officielle de Bourges 2028.
ELECTRONIC BELL ORCHESTRA est un concert inédit pour tout public qui vous sera présenté au printemps 2028.
D’ici là, l’équipe artistique composée de Cyril Berthet, Vincent Esperon et Rémi Dury, publiera ici même la description en textes et en images des étapes de cette création.
Le titre ELECTRONIC BELL ORCHESTRA doit évoquer 3 choses.
Les nouvelles technologies seront présentes et seront même développées spécifiquement pour cette création.
Des cloches…. de toutes sortes sonneront la ville.
Tout cet ensemble et bien plus, formera un orchestre inouï au sens littéral.
On peut déjà vous dévoiler que la cathédrale St Étienne de Bourges fera partie de l’orchestre…
Le bruit de fond de nos villes, essentiellement et constamment encombré de
fréquences redondantes et fatiguantes, ternit les sons colorés, variés et éclectiques qui font le vocabulaire d’une ville.
Ce langage sonore orchestre nos quartiers, nos rues, nos portillons, mais est passablement masqué par le bruit continu de la circulation ce qui contribue à affaiblir notre capacité d’écoute.
Parmi cet orchestre de rue il y a deux grands « ténors» qui osent parler fort à tous les habitants de la ville et qui pourtant peinent eux aussi à se faire entendre. Ce sont nos cloches d’églises et de cathédrales, majestueusement exubérantes, et nos sirènes d’alertes porteuses de messages sinistres.
Les unes marquent l’oscillation temporelle extérieure et intérieure, les autres l’inattendu redouté.
PROPOS LIMINAIRES ET GÉNÉRATIFS.
LE PATRIMOINE CAMPANAIRE DE LA CATHÉDRALE SAINT ETIENNE DE
BOURGES ET DE SES CONSOEURS FRANÇAISE ET EUROPÉENNE.
Il y a des monuments qui surplombent en majesté le temps, l’espace et l’Histoire.
La cathédrale St-Étienne de Bourges en fait partie. Du haut de sa colline et de ses 700 ans, ce monument fut le témoin de la vie de femmes, d’hommes, d’enfants et même d’animaux de toutes classes sociales et de toutes conditions : Les miséreux, les notables, les rois et les reines, les impies et les croyants, les chiens, les ânes, les pestiférés, les voleurs, les prostituées, les héros, les militaires, les moines…
Elle a vu le terrible incendie de la Madeleine détruire la ville en 1487.
Elle a subi l’assaut des protestants en 1562 qui ont profané la sépulture de Saint-Guillaume. Elle fut vidée de son mobilier à la révolution et soumise au culte de la raison et les cloches furent fondues, sauf une, pour fabriquer monnaie et canons.
En vérité, l’histoire de ses 12 cloches originelles est bien plus complexe et ferait l’objet d’un roman historique haut en couleur. Ainsi, il en est de même pour tous les clochers de France et d’Europe, témoins et porte-voix de notre ère. Tous ont une grande Histoire et tant d’histoires à nous conter.
LES CARILLONS À BALANCIER, PORTE-VOIX HISTORIQUE ?
On se prend à rêver, les oreilles tendues vers ces clochers, véritables phares terrestres, le regard hypnotisé par leurs mouvements pendulaires, de pouvoir recueillir une pluie de témoignages du passé.
Est-il possible que ces cloches puissent délivrer encore des messages, elles qui ont rassemblé, rythmé, célébré, alerté, fêté, uni pendant des siècles des générations de citoyens ? Et quels messages peuvent-elles porter aujourd’hui ? Il semble que chaque carillon définisse une identité locale et collective sans que nous en ayons conscience.
« …..Levez les yeux, tendez l’oreille, elles jouent pour vous….Prêtez donc l’oreille à ce tutti des clochers, répandez sur l’ensemble le murmure d’un demi million d’hommes, la plainte éternelle du fleuve, les souffles infinis du vent, le quatuor grave et lointain des quatre forêts disposées sur les collines de l’horizon comme d’immenses buffets d’orgue, éteignez-y ainsi que dans une demi-teinte tout ce que le carillon central aurait de trop rauque et de trop aigu, et dites si vous connaissez au monde quelque chose de plus riche, de plus joyeux, de plus doré, de plus éblouissant que ce tumulte de cloches et de sonneries ; que cette fournaise de musique ; que ces dix mille voix d’airain chantant à la fois dans des flûtes de pierre hautes de trois cents pieds ; que cette cité qui n’est plus qu’un orchestre ; que cette symphonie qui fait le bruit d’une tempête. » extrait de Notre Dame de Paris, Victor Hugo.
La cloche fêlée
Il est amer et doux, pendant les nuits d’hiver,
D’écouter, près du feu qui palpite et qui fume,
Les souvenirs lointains lentement s’élever
Au bruit des carillons qui chantent dans la brume,
Bienheureuse la cloche au gosier vigoureux
Qui, malgré sa vieillesse, alerte et bien portante,
Jette fidèlement son cri religieux,
Ainsi qu’un vieux soldat qui veille sous la tente !
Moi, mon âme est fêlée, et lorsqu’en ses ennuis
Elle veut de ses chants peupler l’air froid des nuits,
Il arrive souvent que sa voix affaiblie
Semble le râle épais d’un blessé qu’on oublie
Au bord d’un lac de sang, sous un grand tas de morts,
Et qui meurt, sans bouger, dans d’immenses efforts.
Baudelaire – Les fleurs du mal –
