RÉMI DURY

Rencontres professionnelles nouvelles lutheries

CONTEXTE
Notre société est une société de consommation dans laquelle les promesses technologiques offrent une
multitude de pentes qui lui sont extrêmement favorables sur un terrain de jeu mondialisé.
Mais pour se développer sans contraintes en Technoland, les « technologistes du progrès » ont pris soin de se
positionner dans un champ neutre, non politique, c’est-à-dire à l’abri des débats et des choix collectifs.

Aujourd’hui même, les choix technologiques majeurs ne font pas partie du débat démocratique, car qui peut-
être contre le progrès ?

Technoland est donc un territoire libéré de toutes contraintes ou tout un chacun se doit d’être à la fois
producteur et consommateur actif sinon compulsif.
De débat, donc, il n’en sera pas question. Le capitalisme peut continuer à construire du désir dans tous les
segments de marchés, que ça nous plaise ou non, que ce soit utile ou non.
Rappelons ici le mantra récité dans les officines du marketing: « …arriver à vous vendre ce dont vous n’avez
pas envie en vous convainquant que vous en avez besoin. »
Mantra qui s’appuie sur l’analyse anthropologique de René Girard : « l’homme connait ses besoins
fondamentaux mais ne connait pas ses envies, c’est pourquoi il a besoin d’un médiateur qui par mimétisme
va déclencher le désir. Ce que tu as je le veux aussi et ce que tu es je veux le devenir aussi»
PLANÈTE MUSIQUE
Le monde de la musique a lui aussi initié à maintes reprises l’intégration des nouvelles technologies sans en
débattre au sein même de sa communauté. Dès la première moitié du 20ème siècle certains instruments très
réussis ont eu une vie très courte comme l’ondioline, et d’autres, moins intéressant, une vie plus longue
comme le Theremine.
Chaque année, les fabricants d’instruments et de logiciels, sont sommés d’innover, d’upgrader, de disrupter et
chaque année de nouvelles start-up émergent rêvant de devenir Le Standard dans leur domaine.
Aujourd’hui le foisonnement des offres, et son corollaire, l’accélération – car dès qu’un désir est satisfait il
faut le remplacer immédiatement par un autre désir – a abouti au DIY qui a créé une multitude d’isolats,
« d’hommes orchestre » (luthier/compositeur/interprète/éditeur/community manager/autoentrepreneur…).
Chacun essayant de se placer au centre d’une communauté de consommateurs.
Ainsi, il semble actuellement difficile de faire commun, de penser compatibilité entre les différents outils, de
construire un répertoire et le transmettre, de repenser l’architecture des lieux de diffusion, bref d’explorer
ensemble de nouveaux territoires musicaux communs.
De quels outils technologiques le monde musical doit-il se doter ? Le « quoi » appelle le «pour qui » et le
« pourquoi ».
Les choix techniques sont aussi des choix politiques.

Le 27 avril 2023 – Rémi DURY 

https://icilonde.whynote.com

SONIC BLOOM 2023

La première édition de Sonic Bloom s’était tenue en juin 2021 dans les jardins partagés de Dijon, comme une fête de fin de confinement.

Cette deuxième édition en 2023 est conçue en deux temps : d’abord un festival à la lisière entre la ville et la campagne. Un  premier week-end à Dijon et dans les espaces naturels de l’agglomération dijonnaise, dédié à la rencontre entre des pratiques musicales, artisanales, culinaires, potagères, et aux projets participatifs ; puis une tournée à vélo le long du canal de Bourgogne : 200 km en six étapes qui seront autant de soirées construites avec les habitant·e·s  et associations animant les villages et cités bordant le canal.

Ces espaces naturels deviennent des théâtres de verdure, des auditoriums à ciel ouvert pour des concerts, performances, installations sonores, animations, discussions, balades…

Sonic Bloom se veut un événement en transition : conçu en circuit court, mettant en avant la dimension artisanale et locale, avec une volonté de légèreté technique pour limiter au maximum son empreinte carbone.

Les manifestations de Sonic Bloom sont gratuites et s’adressent à tous les publics, de 4 à 444 ans.