UNE MÉMOIRE INDUSTRIELLE
UNE MÉMOIRE INDUSTRIELLE
Le territoire de Lunery/Rosières raconté sous l'angle de son prestigieux passé industriel par les ouvriers qui en ont été les bâtisseurs

LES ORIGINES DU PROJET

Origines du projet “Rosières, une mémoire industrielle »

L’ACTIVITÉ
En 2024 l’usine de Rosières a définitivement fermé ses portes, l’industriel Hayer a quitté les lieux, abandonnant ses locaux et les habitants du village de Lunery, après quasiment 150 ans de production. Cette industrie débute en 1836, par la construction des forges de Rosières et du premier haut-fourneau par le marquis de Boissy, à proximité d’un site riche en minerai de fer déjà bien identifié. Le Hameau de Rosières vient de naître.
Dans la continuité historique différentes industries se sont donc installées. Jules Roussel, précurseur de l’installation industrielle sur ce territoire, a fait du personnel de ses usines une grande famille qu’il administre dans une perspective paternaliste. Rosières y est souvent décrite comme vivant en quasi autarcie. Une coopérative, une
ferme, une boulangerie, une charcuterie, un hôtel “Bon accueil”, une école de garçons, une école de filles, une Bibliothèque publique, une compagnie de Sapeurs Pompiers, une fanfare de 25 musiciens puis une société sportive et un cinéma. Cette caractéristique, toujours visible du point de vue architectural, donne un relief particulier à la démarche de collecte mémorielle. À cette époque le slogan de l’entreprise est “Rosières médite le passé, soigne le présent et prépare l’avenir”. Il semble que cette devise reste d’
actualité, encore plus aujourd’hui,
où cette histoire prend fin.

LA POPULATION
Bien avant 1935 Rosières compte quelques 500 logements et plus de 2500 habitants. Et dès le début du
XXème siècle Rosières accueille une importante main d’œuvre étrangère et en majorité d’origine Polonaise à
partir de 1920. En 1926 on compte 943 Polonais pour 924 Français. Ce qui lui vaudra longtemps le nom de“cité
Polonaise Berrichonne”. D’autres migrations, au lendemain de la seconde guerre mondiale, concerneront les Italiens, Espagnols et Portugais puis les Maghrébins.
Nous pouvons voir, dans cet historique très rapidement résumé, deux tendances s’exprimer.
la création d’“unecité industrielle”
et tout ce que cela implique de vie sociale collective.
La présence importante de migrants qui souligne, dès le début du XXe siècle, jusqu’à nos jours le caractère multiculturel de la cité ouvrière.
Nous traiterons ces deux points, corollaires, dans notre projet artistique par les trois médias que nous avons l’habitude d’utiliser, l’image, le son, la recherche scientifique.

LES ACTIONS POUR 2025

TÉMOIGNAGES ET ENTRETIENS INDIVIDUELS.
Les enregistrements d’entretiens individuels, collectifs ou sur le vif sont la base du travail de la MANB pour tous ses projets. Ils sont réalisés dans des conditions techniques professionnelles par les compositeurs du collectif MANB en
collaboration avec un anthropologue.
Mobilisant le réseau déjà existant et en cours de formation des collaborateurs du projet au sein du village de Lunery, il s’agira en premier lieu de collecter les témoignages des habitants et collectifs présents sur le territoire, tout comme des ambiances sonores spécifiques de la vie dans cet espace rural (marchés, espaces publics, campagne environnante, évènements…). Ces récoltes seront visuelles (photographies) et sonores (prises de sons).
La collecte des témoignages bénéficiera de l’aide (méthodologique notamment) de Guillaume Etienne.
Réalisé par G. Etienne :
– travail de contextualisation : données historiques et socio-démographiques du territoire.
– préparation des entretiens, passation et présence lors des captations dans les espaces publics.
Pour le projet “Rosières, une mémoire industrielle » ces enregistrements de témoignages portent sur la mémoire
industrielle de Rosières, son passé collectif multiculturel et les façons d’habiter ce territoire actuellement.
Il s’agit d’entamer un travail de collecte et de créer ainsi une enquête sur le long terme, pour avoir une perspective diachronique où seront rassemblés, dans une palette la plus large possible, un maximum de témoignages ayant en commun l’histoire industrielle de ce territoire.

RÉCOLTE ET NUMÉRIS&TION D’ARCHIVES PERSONNELLES.
L’industrialisation d’un territoire modifie profondément son paysage, son économie, et ses dynamiques sociales. Les archives visuelles personnelles permettent d’humaniser ces changements en mettant en lumière les expériences vécues par les habitants. Elles révèlent comment les individus et les familles ont interagi avec les nouvelles infrastructures, les usines, et les technologies, et comment ces éléments ont influencé leur mode de vie.
Dans le cadre d’un travail mémoriel sur l’industrialisation d’un petit territoire, la récolte des archives visuelles personnelles chez les particuliers est essentielle. Ces archives, souvent négligées, jouent un rôle crucial dans la préservation de l’histoire locale et dans la compréhension des transformations socio-économiques survenues au fil
du temps.
Ces archives, telles que les photographies, les vidéos ou les diapositives, offrent un regard unique et intime sur l’histoire d’un territoire. Elles capturent des moments de la vie quotidienne, des événements communautaires, et des paysages urbains et ruraux qui ont pu disparaître avec le temps. Ces documents personnels constituent
souvent des sources d’information authentiques qui complètent les archives officielles et les récits institutionnels.
En collectant et en préservant ces archives, on contribue à la sauvegarde du patrimoine visuel et culturel de la région. Il est important de numériser ces documents pour les protéger de la dégradation physique et pour les rendre accessibles à un public plus large à travers des expositions, des publications ou des plateformes en ligne.
Récolter les archives personnelles est une démarche essentielle pour ce travail mémoriel sur l’industrialisation du territoire de Lunery/Rosières. Ces archives enrichissent notre compréhension du passé et préservent le patrimoine culturel. Elles nous rappellent que l’histoire est faite non seulement de grands événements, mais aussi des vies et des expériences de chaque individu.

Anthropologue
Je suis anthropologue à l’université de Tours (UMR 7324 Citeres). Les thématiques que j'explore sont celles des appartenances, et notamment la façon dont elles s’expriment, s’actualisent et se reconfigurent en contexte migratoire. Je m'intéresse désormais également à ce que les sonorités disent des relations sociales et de notre relation au monde....
Photographe
Après un bac scientifique et une maîtrise en Sciences Économiques à Toulouse, je reviens vers ce qui me correspond : un milieu artistique qui s’exprime à travers la photographie et que je pratique depuis que je suis jeune.
A partir de 2000 et pendant 4 ans, j’intègre les grandes agences publicitaires parisiennes en tant qu’acheteuse d’art....
Co-fondateur, compositeur
Initié à la musique depuis l'âge de 7 ans, devenu professionnel en 1998 après avoir écumé les scènes underground. J'ai toujours baigné mon existence dans l'univers sonore du monde. Création, diffusion, pédagogie et partage des savoirs sont les moteurs des actions que j'entreprends en tant que professionnel des constellations artistiques actuelles....

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