EX FUTURA
EX FUTURA
OCTO-VERSO

DOSSIER PRÉVISIONNEL

EX FUTURA

Le geste comme symbole de la rencontre entre la danse, la musique et leur mise en lumière.

EX FUTURA 

Décortiquer la manière dont la musique influence la chorégraphie et réciproquement. Comment la danseuse, par sa façon personnelle d’être en mouvement, influence la composition musicale dans le cadre d’une création commune.

L’utilisation d’un dispositif de production et de transformation sonore en direct, le ZIL, outil de commande numérique pilotant à distance les logiciels de traitements musicaux, permet, entre autres, à la danseuse, porteuse de cet appareil, d’induire la restitution sonore. Elle agit donc directement par le biais des ses propres mouvements dansés sur la source acoustique des musiciens ainsi que sur le traitement lumineux de la mise en scène. Elle donne à entendre et à voir une nouvelle intention chorégraphique et musicale. Cette transformation n’est pas l’annihilation de la volonté première du musicien, c’est un accompagnement, un complément et même une ré-interprétation de cette réalité acoustique produite par les gestes précis du musicien, eux-mêmes appliqués selon une volonté créative antérieure. Ciseler ses propres mouvements pour atteindre un seul but, transmettre ses émotions à l’autre, entrer en discussion, en contact, en relation, de façon universelle et sans parole. La conversation ainsi créée entre les musiciens et la danseuse est sublimée par la capacité de chacun à jouer le jeu de l’autre.

Les mouvements sonores générés par les musiciens, la danseuse et les machines électroniques prennent vie dans une spatialisation sonore immersive. La vidéo projection, en surplomb de l’espace scénique, d’images pouvant être modifiées et transformées en direct par ces mêmes mouvements, englobe et défini cet espace immersif.

Ce cercle de huit haut parleurs indépendants caractérise la réalité de cette troisième dimension, l’espace sonore à 360°. Reproduction à minima de la réalité sonore du quotidien ce dispositif permet, en plus, de jouer sur la manipulation temporelle de la matière. La granulation peut être dupliquée ou simplement déplacée, un échantillon très court peut prendre une existence multipliée, le geste initie une direction qui est directement suivie par le son, les possibilités de jeux sont infinies et provoquent un troisième axe dans la composition.

EX FUTURA 

Évoquer cette recherche de connivence entre la danse et la musique sublimés par ces jeux d’images/lumières. Sans édicter de lois on retrouve ici la démarche de la découverte. Des sentiers profonds perdus aux fonds de sombres forêts se croisants sans logique vers des clairières plus sereines où les directions n’ont plus d’importance tant les espaces découverts assurent à eux seuls une plénitude réjouissante. Le cheminement patient de la rencontre avec l’inconnu, les lentes tentatives de rapprochement, les plaisirs de l’entente entrouverte, la joie de la communication inventée, l’exaltation d’être complice dans la danse universelle des idéaux humains. Ensemble.

 

LA COMPAGNIE

Parmi les recherches qui préoccupent la MANB depuis sa création (2016) le geste sonore, en tant que geste de production de la sonorité, représente la partie la plus indispensable et la plus développée de nos actions. Nous considérons que taper sur une casserole n’est plus, en soi, un acte innovant. Malgré tout il existe certainement une façon de faire, un acte primaire de mise en action de différents ustensiles, différentes matières et donc différentes manières. Taper sur une casserole demande alors une certaine réflexion préalable. Ce geste est complexifié si il s’agit maintenant de frotter sur l’arête d’un tube en acier avec un archet de violoncelle. Le geste sera travaillé, répété pour arrivé à produire correctement l’intention du musicien. Ici, le temps, par sa durée, entre en jeu. La temporalité devient ainsi un facteur important dans la production de ce geste sonore.

C’est tout l’art de la gestuelle corporelle au complet qui est mis en action, c’est ici que prend source notre appellation de Manufacture. Le corps est notre premier instrument, la main un outil. Ce geste manuel imprime irrémédiablement l’esprit de nos compositions dès la source d’enregistrement de nos palettes sonores. La fixation temporelle de cet acte réfléchi, travaillé, organisé, sert de base de travail à toutes les compositions.

En théorie, dans la musique électroacoustique et acousmatique, le geste musical s’arrête à cette phase dite de studio, l’enregistrement. Grâce à la lutherie électronique inventée par Rémi DURY et utilisée par la MANB ( ZIL et KARLAX) ce geste perdure lors de la diffusion, dans la transformation en direct de cette palette sonore ainsi que dans sa mise en espace contrôlée dans un système immersif multi-phonique, otco-phonique dans notre situation.

Le geste fait son retour dans le spectacle acousmatique. Quoi de plus logique que l’intervention de la danse dans ce nouvel espace en trois dimensions. La gestuelle corporelle portée au plus haut point esthétique devient un nouveau vecteur de la production sonore par le biais de cette innovante lutherie électronique. La danseuse devient maître de son environnement musical, elle peut jouer de l’espace et du temps de la même manière que les musiciens. L’interaction entre chaque acteur est démultipliée, la recherche du dialogue est amplifié, l’unité est augmentée, la symbiose approche et le spectateur est aux premières loges.

Dès lors toute une série de questionnement apparait. Quels sont les ressorts de la création commune? Qui influence qui? La volonté d’animer l’autre est-elle réellement volontaire? Dans quelles mesures l’intention de l’un active la réaction de l’autre? Comment le geste est travaillé différemment par le musicien et le danseur? Comment associer l’intention chorégraphique et la restitution sonore? Comment dissocier l’intention chorégraphique de la restitution sonore? Peut-on encore laisser le champ libre à la chance et au hasard? Comment prévenir les réactions sonores en chaînes dues à l’imprévisibilité de l’improvisation ?

 

RÉSIDENCE PRÉPARATOIRE THÉÂTRE JACQUES COEUR ET NADIR ANTREPEAUX

À la recherche d’un espace gestuel commun.

Un danseur, un musicien, un autre.
Dans quel sens, dans quel ordre les appréhender ?
Est-ce si important finalement ?
Ils se cherchent eux-mêmes.
L’observation tout d’abord.
La recherche par la compréhension de l’autre, l’espoir d’un sens commun.
Le musicien voit, le danseur écoute, il se peut qu’ils fassent bien plus que ça. Et l’autre ?
Invisible, il capte l’atmosphère, palpe l’indicible, écoute les regards.
Le danseur entend, le musicien visualise, petit à petit vient le dialogue.
Par bribes.
Certainement ils finissent par ce comprendre, et bien plus que ça.
La compréhension avive le jeu.
Le jeu fait naître la discussion.
La discussion emmène le débat.
Le débat est la source du dialogue, exutoire et palpable.
Le duo devient un.
Et l’autre ?
Toujours invisible, il est prêt maintenant.
Il veut se confronter à l’unité créée en introduisant son immatérielle présence. L’unification n’est pas une force à ses yeux.
Elle est trop facile, trop prévisible.
Elle n’engendre que la simplicité du compromis.
Une tiède fadeur universelle.
Seul l’inconnu de la déstabilisation incomprise excite l’esprit créatif.
L’autre, seul inconnu, va semer le désordre par sa présence audible.
Créer le doute, le retour du déséquilibre, de la discorde.
À la recherche d’un nouveau niveau de perception, au delà du réel.
Mais l’unité a sa propre force.
Elle peut concrétiser les volontés majoritaires.
Et elle ne s’en prive pas.

Initié à la musique depuis l'âge de 7 ans, devenu professionnel en tant que musicien instrumentiste en 1998 après avoir écumé les scènes underground, retourné à la vie de travailleur multiple en 2003, (ai depuis très longtemps baigné mon existence dans l'univers sonore du monde. Suite à la découverte de la musique électroacoustique en 2004 au sein ...
co-fondateur
J'ai d'abord découvert le violon en autodidacte avec les répertoires des musiques traditionnelles, puis posé un micro sur mon violon pour plonger dans le iazz rock. Après un détour par les Beaux-arts de Dijon, (ai intégré un groupe de musiciens parisiens qui produisaient des émissions créatives sur France Musique et France culture. La découverte de...